Bonjour,
J'en avais parlé mais pas donné suite, voici enfin l'article sur le démontage du réservoir de carburant.
Rappel des faits: un tracteur dont le moteur s'étouffe à plein régime, en particulier dans les montées, après la contamination du réservoir par un carburant par un bidon contenant des résidus de décantation.
Après plusieurs remplacements des deux filtres à carburant, reprise du câblage de la pompe à gas-oil, recherche de fuites, ne reste que la possibilité d'une obstruction de la ligne d'alimentation.
Les tubulures et le réservoir lui-même ne sont pas accessibles, il faut se fendre d'un gros démontage.
Jugez plutôt: il faut déposer l'arceau de sécurité, le siège et le carénage arrière en plastique. Pour cela, bien d'autres démontages sont nécessaires.
- L'arceau de sécurité: Il faut au préalable débrancher le faisceau électrique, les connecteurs sont répartis de chaque côté de la traversée du carénage. Attention aux fils de même couleur à repérer par un bout d'adhésif. La présence d'un assistant est indispensable pour maintenir et manipuler l'arceau à moins d'être situé sous un palan.
- Le siège: pas de difficulté particulière, deux vis à retirer à l'arrière puis basculer et glisser sur le côté pour le déboîter. Attention, il est plus lourd qu'il n'y paraît !
- Le carénage: Là ça se complique vraiment...
En fait, il n'y a rien de difficile dans l'absolu, sauf que sur un engin d'un certain âge, ayant été exposé aux éléments et au sel de déneigement, de la corrosion s'est installée un peu partout. En particulier sur la visserie de fixation des éléments accessoires du carénage. Ainsi, les poignées latérales avaient la plupart de leur visserie grippée, ce qui s'est fini par des arrachages d'inserts et l'obligation de casser en partie basse des guides de leviers. On verra plus loin comment réparer tout cela.
Pour accéder partout où c'est nécessaire, il faut lever le tracteur, le poser sur cales et retirer les roues arrières. La dépose du carénage impose le retrait de toutes les commandes qui le traversent (leviers d'hydraulique latéraux mais aussi commandes du relevage entre le siège et le plancher). Les diverses poignées sont fortement emmanchées et leur extraction est difficile. Pour la butée de descente, le démontage se fait par en dessous (dépose de la cale à étages). Certaines vis de liaison au plancher ont dû être coupées à la disqueuse.
Je ne suis pas allé jusqu'à retirer complètement le carénage pour ne pas faire plus de dégâts, mais la photo montre déjà à quel point il faut dépouiller l'engin.
L'état de saleté repoussante a fait que je l'ai remis sur ses roues pour l'emmener au lavage, puis l'ai ramené au garage pour poursuivre le travail. Beaucoup de zones sont totalement inaccessibles au nettoyage et les saletés s'accumulent.
Bon, le réservoir est débranché, vidé et inspecté: pas de saleté particulière en vue ! Le peu de carburant restant ne présente pas de trace d'eau mais ne sera pas réutilisé. Un rinçage au carburant propre avec agitation énergique ne révèlera pas plus d'impuretés, un passage à la soufflette permet de s'assurer que rien n'est collé aux parois. Par acquit de conscience, les tubulures sont déconnectées puis soufflées à leur tour. Une inspection visuelle à la torche par l'orifice de la jauge déposée révèle un réservoir propre.
Vient donc le remontage. Attention, la remise en place du réservoir cause facilement l'arrachage du connecteur de la sécurité de prise de force.
Le problème de la case au démontage doit être traité à ce moment.
Les inserts arrachés des poignées latérales sont soit récupérés soit reconstitués par un équivalent en visserie standards (écrous). Le logement dans la poignée est agrandi avec un outil rotatif sur mini-perceuse à une cote permettant le collage par une quantité suffisante de colle bi-composant en bâtonnet.
Pour la partie inférieure, c'est le bossage du carénage qui a cassé. Le restant est retiré avec un outil vibrant et la fixation est reconstituée avec un petit bout de cornière.
Je ne peux que recommander à tous les propriétaires de tracteurs similaires d'effectuer un traitement préventif anti-corrosion à l'occasion d'une révision (pulvérisation de dégrippant).
Concernant le bilan de l'opération, il faut croire que les impuretés s'étaient accumulées dans la tubulure puisque le réservoir était plutôt propre. Le problème d'étouffement ne se manifeste apparemment plus. Mais je n'aime pas trop ce genre de situation où une panne n'a pas d'explication clairement établie, et encore moins quand le dépannage n'est pas plus explicite.
Cordialement,
Nicolas.