ARTS & MACHINERIES

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Abri PEKKA

27-08-2010 à 20:13:55
Bonjour,

J'inaugure cette rubrique des réalisations en bois non pas par une réalisation maison mais par un témoignage sur le montage d'un "abri de jardin" modèle Pekka du constructeur finlandais Luoman, distribué par Castorama.

Dans les grandes lignes, il s'agit d'un abri plutôt entrée de gamme avec un prix de 899 euros pour une surface utile de 6,81m².

La réception du chalet se fait sur une palette très longue + de 3m30 et difficile à manoeuvrer: 511 kg.

Les parois font 28mm d'épaisseur, en épicéa c'est vraiment souple. Certains clous sont difficiles à enfoncer tellement ça rebondit !

Mais prenons les choses dans l'ordre: tri des pièces et traitement insecticide, car le bois n'a subi aucun traitement préalable de la part du fabricant. Je peux vous dire que les insectes se jettent dessus dès qu'il est déballé et qu'une faune impressionnante s'en empare si on n'y applique pas rapidement un xylophène.


Contrairement aux chalets plus hauts de gamme, les parois ne s'assemblent pas toutes en même temps avec un enboîtement dans les angles. C'est en fait une construction plus "américaine" où l'on commence par assembler les faces avant et arrière avant de les relier avec les côtés. Les angles sont formés par des pièces usinées.

Autant dire qu'il est impossible de monter cet abri seul. Même à deux personnes, la manoeuvre des panneaux avant et arrière est délicate, surtout quand il faut les tenir à la verticale pour commencer à monter les côtés.

Certaines planches ont travaillé dans tous les sens, il est parfois difficile de les emboîter et il faut s'attendre à certains écarts.
On forme donc un U que l'on referme avec la face avant.

Lorsque les 4 murs sont montés, on passe à la pose des chevrons. Ceux-ci ont une coupe d'extrémité biaise et il faut absolument en respecter le sens.

L'angle sert à compenser la pente du toit afin que le cadre qui le cache reste bien horizontal. Pour faciliter la pose du cadre, il faut veiller à respecter la même disposition pour chaque chevron ( dans ces exemples, il a été retenu 15 cm de dépassement vers l'arrière ).

Le montage du cadre se fait sur des supports intermédiaires censés être cloués. Le problème est que lorsque l'on cloue les planches rainurées, le porte-à-faux des supports fait qu'ils s'arrachent ! Ne perdez pas de temps avec ce genre d'âneries et utilisez des vis pour les supports et les planches.

Une fois le cadre monté, c'est le moment de placer les voliges du toit. Rien de particulier si ce n'est que l'on se retrouve à un moment confronté à une autre erreur de conception: les tasseaux destinés à solidariser les planches latérales du cadre qui empêchent de placer les voliges.

Le tasseau avant ne gêne pas, celui de l'arrière est à supprimer purement et simplement. Dans mon cas, il était trop bien fixé par 4 vis inaccessibles alors je l'ai dégagé à coups de marteau dans sa gueule ( voilà qui illustre bien ce que je pense à ce moment là ! ).

A suivre...



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01-09-2010 à 19:17:23
Bonjour,

Deuxième partie sur le montage. Si je ne l'ai pas précisé avant, je signale que ce rapport critique est basé sur le montage de deux abris, les problèmes ne sont donc pas isolés mais bien de série.

Le montage du toit en voliges est suivi de la pose du revêtement étanche en feutre bitumineux. Le rouleau fourni présente un matériau plutôt fin et fragile, un peu de soin et ça passe, mais c'est surtout la quantité qui est limitée au strict nécessaire. Mieux vaut se freiner dans les marges laissées de chaque côté pour les deux premières bandes, sinon c'est le manque assuré pour la dernière !
La pose du feutre bitumineux n'est pas compliquée puisqu'elle se fait par simple clouage. Même si la largeur des bandes permet un chevauchement raisonnable, l'ajout de colle bitume est une précaution appréciable contre d'éventuelles remontées d'eau poussées par le vent.

Précisons tout de même que la notice présente le sens de montage des bandes de couverture à l'envers: il faut commencer par le bas et recouvrir par les bandes supérieures et non pas l'inverse comme indiqué sur la notice. Ici, l'avertissement de début de notice comme quoi c'est réservé à des gens ayant une expérience du bâtiment prend tout son sens...

Là où ça se complique sérieusement, c'est pour le montage des portes coulissantes.
La traduction montre ici ses limites et les phrases sont très difficiles à comprendre. Ce qui n'arrange rien, c'est que les choix du fabricant sont discutables et on ne peut pas se reposer sur la logique pour comprendre.
La palme de la nullité revient au système de rail dont le carton plastifié contient des pièces inutiles et d'autres inutilisables. Par exemple, les butées de coulisse en plastique sont censées recevoir une vis d'arrêt. Le problème est que cette vis est trop longue et que si on lui ajoute son écrou, on ne peut plus faire entrer la butée dans le rail. Le montage ne peut se faire que sans l'écrou, la vis étant tenue uniquement par le taraudage dans le plastique. Autant dire qu'à la deuxième ou troisième manipulation, le plastique lâche et la butée est morte.

Que dire des montants latéraux qui sont trop épais et frottent contre les portes qui ne ferment donc pas ? Obligé de caler en ajoutant des morceaux de bois, mais au prix d'un réglage particulièrement pénible.

Les fenêtre des portes sont constituées d'une feuille de plexi pincée derrière quatre baguettes rainurées et habillées de croisillons. La notice indique un montage à l'extérieur des croisillons qui sont alors très proéminents alors qu'il ont largement la place pour tenir à l'intérieur des portes où ils sont plus utiles pour renforcer le plexi.

L'abri fini a un aspect pas trop mal, qui change des modèles habituels par son look moderne qui change des éternels abris à toit à deux pans. L'intérieur offre une hauteur sous plafond intéressante contrairement aux abris métalliques que l'on croirait destinés aux nains.
Le montage des cloisons par panneaux est malheureusement très exigente au niveau de son assise de départ et ne tolère pas les erreur de niveau. Même avec un calage au niveau, on constate des déformations entre le bas et le haut qui ne peuvent se rattraper qu'en ajoutant des équerres dans les angles intérieurs pour forcer le tout à rester carré.

Une peinture ayant été demandée pour habiller les deux abris, deux couches de ral6005 microporeuse ont été appliquées au pistolet et au pinceau. En quelques heures, on voit apparaître comme des cloques, qui ne sont pas des coulures de peinture mais de résine ! Le bois est tout simplement trop frais et exsude sa résine, ce qui explique aussi pourquoi il travaille tant au pont de rendre certaines planches inutilisables.


Le rapport qualité prix ne me semble pas terrible et il est plus que probable que les autres abris du fabricant soient du même niveau, ce qui risque de causer quelques déboires à l'acheteur non expérimenté. Et même pour un bricoleur chevronné, je déconseillerai cet achat, car il y a vraiment comme une impression de s'être fait avoir. On peut en effet s'attendre à trouver sur le marché des produits bien conçus à défaut d'être du haut de gamme hyper solide, mais ici, la mauvaise conception n'est même pas compensée par une qualité d'exécution convenable.

Voilà, perso je trouve que ça fait beaucoup d'inconvénient pour un simple abri de 7m², si j'étais méchant, je le qualifierais de copie finlandaise d'un abri chinois. Ca peut paraître cruel, mais c'est au niveau de la déception car les Finlandais m'ont habitué à mieux dans d'autres domaines.

Si malgré ça vous achetez quand même, ben... bon courage !

Cordialement,
Nicolas.

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