Bonjour,
Suite à la tempête dans le Sud-Ouest, mais également suite à d'autres événements fâcheux, de grandes étendues boisées sont été dévastées, ce qui aura de lourdes conséquences pednant longtemps.
Le cas du Sud-Ouest a bien sûr ses particularités: le pin maritime vise un marché qui consomme des fûts ( troncs ) longs, ce qui signifie des arbres d'un certain âge. Lorsque les arbres sont seulement couchés, on pourrait encore espérer sauver la matière, mais quand ils sont cassés en deux voire plus, ils ne sont plus utilisables. Les exploitants vont bien sûr essayer de sauver le plus possible de fûts, mais qu'en faire ? Car en même temps, la crise économique a ralenti la consommation et les clients habituels ont très fortement réduit leurs commandes. Surabondance de stock d'un côté, faible demande de l'autre, ça veut dire baisse du prix.
Les exploitants forestiers n'ont pourtant pas de marge de manoeuvre: ils ne sont pas concernés par les bénéfices des arrêtés de catastrophes naturelles et ont les plus grands difficultés à se faire assurer. En effet, la foret n'est pas "assurable" dans les cas de force majeure et les rares possibilités d'assurance restante sont d'un coût prohibitif.
On ne peut que trouver lamentable cet état de fait quand tout le monde se complait à promouvoir le bio, l'écolo, le renouvelable, le durable... C'est ici la preuve irréfutable de l'incurie des décideurs, tous bords confondus, qui font comme toujours primer la vision électoraliste à court terme sur l'intérêt général à long terme.
Car l'industrie du bois commençait seulement à se remettre de la tempête de décembre 1999. Il lui a fallu non seulement gérer l'importance des stocks, mais surtout le sortir de la forêt dans des conditions beaucoup plus difficiles qu'en temps normal. Dans le même temps, il a fallu penser à replanter au plus vite, car l'impact se sentira plusieurs années après. Les arbres replantés après 99 sont encore très loin de pouvoir être exploités, on ne parle donc pas de ceux du Sud-Ouest...
Le problème est donc économique
et financier. Economique parce qu'on ne peut pas se permettre de laisser disparaître une industrie vraiment naturelle pour de simples questions de confiance des banques envers des familles qui gèrent des forêts depuis plusieurs générations. Ces familles n'ont aucunement démérité et ils serait parfaitement dégueulase de les lâcher alors qu'il n'y a aucune faute. Financier car c'est justement uniquement une affaire d'intérêt immédiat pour les banques qui ne voient que le compte en rouge de tel ou tel exploitant. Un banquier, ça ne voit que les chiffres et pas les conséquences globales. Si un exploitant est en difficulté ( et ce raisonnement vaut pour toute entreprise ), on le liquide vite fait pour ne pas risquer de perdre. Si d'autres plongent à cause de ça, ben on les liquidera aussi...
Ce raisonnement lamentable est exactement celui qui a déclenché la crise américaine des "subprimes" et donc la crise économique mondiale actuelle.
Etant donné qu'il n'y a rien à attendre des financiers, le gouvernement américain va lancer des grands travaux pour obliger la pompe à tourner. N'ayant pas autant de possibilité, le gouvernement français, au lieu de proposer de l'argent aux banques, qui l'utilisent toujours aussi mal, ferait mieux de l'utiliser pour des grands travaux de reboisement, d'enfouissement de réseaux, de sécurisation vis-à-vis du climat puisqu'il est évident qu'on y sera de plus en plus exposé.
Pour rester dans le reboisement, l'Etat deviendrait propriétaire d'une réserve combustible stratégique et serait alors vraiment à la hauteur d'un réel engagement en développement durable. Cela pourrait se faire selon plusieurs axes que je développerai dans d'autres messages pour ne pas trop alourdir la lecture.
A suivre...
Nicolas.
Acheter chinois tue nos emplois.
Mon avatar: Doc Brown, l'inventeur fou de Retour vers le futur ( Christopher Lloyd )