ARTS & MACHINERIES

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Le bois régresse !

19-03-2009 à 01:35:59
Bonjour,

Suite à la tempête dans le Sud-Ouest, mais également suite à d'autres événements fâcheux, de grandes étendues boisées sont été dévastées, ce qui aura de lourdes conséquences pednant longtemps.
Le cas du Sud-Ouest a bien sûr ses particularités: le pin maritime vise un marché qui consomme des fûts ( troncs ) longs, ce qui signifie des arbres d'un certain âge. Lorsque les arbres sont seulement couchés, on pourrait encore espérer sauver la matière, mais quand ils sont cassés en deux voire plus, ils ne sont plus utilisables. Les exploitants vont bien sûr essayer de sauver le plus possible de fûts, mais qu'en faire ? Car en même temps, la crise économique a ralenti la consommation et les clients habituels ont très fortement réduit leurs commandes. Surabondance de stock d'un côté, faible demande de l'autre, ça veut dire baisse du prix.

Les exploitants forestiers n'ont pourtant pas de marge de manoeuvre: ils ne sont pas concernés par les bénéfices des arrêtés de catastrophes naturelles et ont les plus grands difficultés à se faire assurer. En effet, la foret n'est pas "assurable" dans les cas de force majeure et les rares possibilités d'assurance restante sont d'un coût prohibitif.

On ne peut que trouver lamentable cet état de fait quand tout le monde se complait à promouvoir le bio, l'écolo, le renouvelable, le durable... C'est ici la preuve irréfutable de l'incurie des décideurs, tous bords confondus, qui font comme toujours primer la vision électoraliste à court terme sur l'intérêt général à long terme.

Car l'industrie du bois commençait seulement à se remettre de la tempête de décembre 1999. Il lui a fallu non seulement gérer l'importance des stocks, mais surtout le sortir de la forêt dans des conditions beaucoup plus difficiles qu'en temps normal. Dans le même temps, il a fallu penser à replanter au plus vite, car l'impact se sentira plusieurs années après. Les arbres replantés après 99 sont encore très loin de pouvoir être exploités, on ne parle donc pas de ceux du Sud-Ouest...
Le problème est donc économique et financier. Economique parce qu'on ne peut pas se permettre de laisser disparaître une industrie vraiment naturelle pour de simples questions de confiance des banques envers des familles qui gèrent des forêts depuis plusieurs générations. Ces familles n'ont aucunement démérité et ils serait parfaitement dégueulase de les lâcher alors qu'il n'y a aucune faute. Financier car c'est justement uniquement une affaire d'intérêt immédiat pour les banques qui ne voient que le compte en rouge de tel ou tel exploitant. Un banquier, ça ne voit que les chiffres et pas les conséquences globales. Si un exploitant est en difficulté ( et ce raisonnement vaut pour toute entreprise ), on le liquide vite fait pour ne pas risquer de perdre. Si d'autres plongent à cause de ça, ben on les liquidera aussi...
Ce raisonnement lamentable est exactement celui qui a déclenché la crise américaine des "subprimes" et donc la crise économique mondiale actuelle.

Etant donné qu'il n'y a rien à attendre des financiers, le gouvernement américain va lancer des grands travaux pour obliger la pompe à tourner. N'ayant pas autant de possibilité, le gouvernement français, au lieu de proposer de l'argent aux banques, qui l'utilisent toujours aussi mal, ferait mieux de l'utiliser pour des grands travaux de reboisement, d'enfouissement de réseaux, de sécurisation vis-à-vis du climat puisqu'il est évident qu'on y sera de plus en plus exposé.

Pour rester dans le reboisement, l'Etat deviendrait propriétaire d'une réserve combustible stratégique et serait alors vraiment à la hauteur d'un réel engagement en développement durable. Cela pourrait se faire selon plusieurs axes que je développerai dans d'autres messages pour ne pas trop alourdir la lecture.

A suivre...

Nicolas.
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01-02-2009 à 20:02:10
Tout de suite, la suite:

Dans les grands travaux, je citais quelques pistes, sans être exhaustif, le but de ce sujet est justement de discuter ce qu'il serait utile de faire plutôt que d'alimenter des financiers cupides à la vue basse.

L'enfouissement des réseaux:
Le coût très élevé des réseaux enterrés est toujours mis en avant quand on aborde ce sujet qui revient à chaque interruption pour cause de chute de lignes électriques.
Sans entrer dans les chiffres, on peut déjà constater que bon nombre de communes se sont engagées dans l'efouissement des réseaux aériens en zones urbanisées. Electricité et téléphone passent donc sous terre mais pour une raison bien terre à terre: il s'agit seulement de dégager la vue. C'est uniquement une question d'esthétique qui motive ces travaux lourds. Dans bien des cas, on pourrait être scandalisé de l'absence crasse de concertation préalable entre services qui résulte en l'efouissement de réseaux, de réfection de la voirie, puis la réouverture de celle-ci généralement dans les deux mois qui suivent pour enterrer autre chose. Au final les rues sont toujours rapiécées de partout et ont coûté deux ou trois fois plus que nécessaire, en argent et en désagréments pour les riverains, pour un besoin et un résultat discutables.

Et à côté, le réseau prioritaire de distribution d'énergie reste exposé et vulnérable, beaucoup plus que le réseau secondaire urbain et parfois rural. En effet, les lignes à très haute tension sont plus difficiles d'accès pour les travaux d'enfouissement, mais aussi pour les travaux de réparation. Le bon sens ferait normalement choisir le moindre mal et donnerait la priorité à la sécurisation des grands réseaux pour éviter les pannes de grande ampleur.
On pourrait profiter des tranchées ouvertes pour enfouir différents réseaux en même temps ( électricité, eau, gaz, fibre optique... ), ce qui ne réduirait pas le coût mais le répartirait. Un système tout simple de regards, comme pour les égoûts, faciliterait l'accès pour visite et maintenance éventuelle. On veut faire travailler les gens du BTP ? Ils serait bien plus utiles à ça qu'à bétonner la planète !

Alors, comprenons-nous bien, je ne dis pas que tout est noir, la démarche d'enfouissement existe bien. Mais j'émets des réserves quand à la pertinence de son déploiement. Je pense par exemple que la priorité devrait être donnée aux réseaux les plus difficiles d'accès, les autres pouvant être rétablis plus facilement. Car si tant de gens restent sans électricité ni téléphone aussi longtemps, c'est que les réseaux les plus exposés aux risques de chute d'arbre ne sont justement pas protégés par enfouissement. Alors il est normal que le rétablissement soit compliqué par la difficulté d'accès.

Le vent n'est pas le seul danger pour les réseaux aériens, l'accumulation de neige et glace peut aussi faire tomber des lignes, avec les mêmes conséquences. Face aux événements climatiques extrêmes qui s'accélèrent, on ne peut pas négliger la nécessité de sécuriser les réseaux de communication et distribution d'énergie.

A suivre...

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01-02-2009 à 20:53:55

A la suite...

Le reboisement:
Voilà un sujet qui reste dans l'ombre depuis bien longtemps. Le raisonnement qui suit a été développé il y a de nombreuses années, après une période de feux de foret dans de Sud-Est.

Lorsqu'une forêt brûle, que l'origine soit naturelle ou criminelle, la végétation ne peut plus jouer son rôle de retenue des sols, ce qui laisse libre cours à l'érosion par le vent et le ruissellement des eaux pluviales. Prenons le cas du relief provençal; un terrain accidenté et difficile d'accès, sec et rocheux. Lorsque la végétation est détruite, le système racinaire des plantes disparait à son tour et ne retient plus la terre. Le vent et le soleil sèchent la terre qui se fend, s'effrite, s'envole, à la manière des dunes. Un sol aussi fragile est inévitablement lessivé par les pluies qui sont là-bas aussi violentes que peu fréquentes. Après le torrent de boue, bien dévastateur, la roche est à nu, ce qui réduit considérablement les chances de développement spontané d'une nouvelle végétation.

Sans intervention de l'homme, certaines régions sont donc vouées à la désertification. C'est un comble quand on sait les avantages à tirer de l'exploitation du bois comme énergie renouvelable.

Le reboisement est techniquement possible dans pratiquement n'importe quel endroit. Ce n'est qu'une question de volonté, car les techniques existent, tant pour la stabilisation du sol que pour l'ensemencement, la gestion de l'eau et l'entretien.

Toujours sans chiffres, et sans entrer dans les détails, voici quelques grandes lignes:
- Stabilisation et ensemencement par "hydroseeding" pour engazonnement en prairie.
- Aménagements spéciaux pour irrigation/drainage et sécurisation.
- Main d'oeuvre issue des condamnation à des travaux d'inrrêt général ( qui prendraient tout leur sens ) et chantiers de réinsertion.
- Dépôts de terre issue des terrassements de construction et encombrant d'autres terrains. Travail à la "pelle araignée", adaptée aux terrains difficiles.
- Implantation d'arbres offrant des perspectives d'exploitation variées.
- Dans certains cas de reliefs isolés, implantation de stations autonomes ( barrage de stockage d'eau, champ solaire, et éolien ).
- Implantations de postes de veille et de patrouilles de sécurité.

Ce ne sont là que quelques éléments, ce serait à développer, mais cela fait ressortir que c'est de la gestion à long terme, du vrai développement durable, et que c'est potentiellement créateurs de nouveaux métiers, non dépendants des spéculateurs boursiers.

Hé oui, l'avenir n'est pas là où on l'attendait, ce ne sont pas les nouvelles technologies qui sauveront le monde ( si tant est que ce soit possible ), mais les bonnes vieilles recettes de la nature...

Vos réflexions sur le devenir de la filière bois sont les bienvenues.

Cordialement,
Nicolas.

Acheter chinois tue nos emplois.
Mon avatar: Doc Brown, l'inventeur fou de Retour vers le futur ( Christopher Lloyd )
01-02-2009 à 22:22:52
Bonsoir Touche_a_tout....
Tu a poster 3 messages, mais je suis désolé de te le dire, ils sont trop long a lire....Maxi 10 à 15 lignes.....
Ce n'est pas moi qui le dis, mais certains webmasters prétendent que cela est le maximum....
Tu parle des Landes....C'est un sujet qui me touche de très prêt, mais 3 messages....désolé, pour moi impossible de les lire....
Il est certain que d'autres personnes trouvent cela a leur goût...
Je ne critique la texture de tes messages.....Mais au bout de 10 lignes....j'ai largué les amarres...
C'est sur.....développer un sujet est primordial...

Il y a longtemps que je ne l'avais pas mis.....




.
....On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
01-02-2009 à 23:24:50
Bonsoir ,

Désolé Touche_a_tout , mais je suis un peu comme Alain , j'ai lu tes messages en diagonale .
Enfin je déplore aussi l'exploitation du bois , dans le monde .
Pour revenir sur la catastrophe des Landes , j'aimerai connaitre un peu la filière , l'utilisation des ces Pins maritimes .
Je sais que ce n'est pas bon pour se chauffer , ni pour la charpente , alors la pâte à papier ??
Par ailleurs , l'idée d'enterrer les lignes EDF est seduisante , mais sais tu que pour enterrer une ligne 400 000 V il faudrait faire une galerie de Ø 2 metres , ventilée ; coût 1000000 € /km ...
Et cela aurait je pense un impact non negligeable sur l'environnement .

A +

Cordialement .
02-02-2009 à 10:59:27
Bonjour,

Oui, je sais, désolé pour la longueur des messages, mais je dois développer mon idée pour qu'elle ne soit pas intrerprétée n'importe comment. Trop d'idées restent lettre morte parce qu'elles n'ont pas été présentées en détail. Il y aurait pourtant de quoi écrire beaucoup plus.
Pour ce qui est de la filière pin maritime des landes, il y a, entre autres, le site suivant: http://www.mediaforest.net/. Au passage, on y trouve de quoi contredire beaucoup d'idées-reçues sur les utilisations du pin.

Mon propos n'est pas de dénoncer l'exploitation du bois dans le monde, cette exploitation peut être bénéfique si elle est menée correctement. La destruction de forêt primitive dans certains pays est un tout autre problème que je préfère ne pas aborder dans ce sujet.
Au contraire, je dénoncerai plutôt le manque d'exploitation du bois. On se contente d'exploitations rationalisées, des terrains bien plats et accessibles, des plantations au carré... mais on brûle sur place des tailles et tout ce qui ne semble pas vendable. Je veux bien qu'on brûle des arbres malades et parasités, mais pas les élagages. Le bois, quand il est sain, peut être exploité entièrement.

Je dénonce surtout l'abandon des surfaces incendiées, et en particulier les prétextes de cet abandon. J'ai vraiment du mal à entendre qu'il n'y a pas assez de surface pour produire suffisemment de bois pour bien développer le chauffage au pellet ou à la bûche compressée. Il suffit juste de se donner la peine d'organiser une nouvelle filière. C'est une bonne source d'emploi, que je crois nettement meilleure que l'automobile et pas plus ridicule que de miser à outrance sur le service à la personne. Il y a d'autres voies à explorer, mais ça demande un peu de curiosité...

Et je ne parle ici que du bois, il y a plein d'autres choses à faire !

Pour ce qui est du coût de l'enfouissement en gallerie, c'est bien ce que je dis, si c'était partagé pour les différents réseaux, ça passerait mieux au niveau bidgétaire et ça éviterait que chacun y aille de sa propre tranchée. Dans le système actuel, il y a le coût des lignes aériennes et de leur entretien, en version enterrée, il y a le coût de l'enfouissement de chaque réseau, je ne fais donc qu'inciter à réfléchir pour tous les passer en même temps.

L'homme s'est donné les moyens de réaliser des projets bien plus complexes mais il semble mettre un point d'honneur à dilapider ses ressources par une utilisation aberrante. Le partage des coûts par des structures communes est une notion inexistante dans la petite guéguerre entre Etat et Régions. On aura l'occasion d'y revenir régulièrement sur ce forim environnement.

A bientôt,
Nicolas.

Acheter chinois tue nos emplois.
Mon avatar: Doc Brown, l'inventeur fou de Retour vers le futur ( Christopher Lloyd )
19-03-2009 à 01:35:59
Bonjour Doc
amitiés

Tu vois,

en fait, il est evident sur ce genre de réponses que les "intereses de ton forom (et des autres) ne veulent que du tres abstrait sur le sujet proposé par un membre et pour leur réponse que du tres concret (et vite)!!
c'est ce que l'on appelle l'egoisme désolé
la je n'ai pas râé ni menti c'est dans le sujet

elle est pas belle la vie de bénévole?

Râleur pathenté :p mais au grand coeur :) un vrai chti quoi.
[quote] Quand tu te cogne la tête sur un pot de fleurs et que ça "sonne creux" poses toi la question le pot est il vide avec ces jolies fleurs dedans? (Confucius)



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