ARTS & MACHINERIES

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Sécuriser des jardinières

15-05-2011 à 08:15:01
Bonjour,

Si vous avez des jardinières accessibles depuis la voie publique, vous avez peut-être déjà subi des vols de vos plantations. En début de saison, certains préfèrent se saisir des géraniums des autres plutôt que d'en acheter. Cette réalisation permet de dissuader les indélicats qui ne pourront pas se servir.

L'exemple vient d'une petite commune qui plante tous les ans pour une petite somme des plantes d'agrément dans des jardinières disséminées un peu partout en ville. Certains modèles hexagonaux d'environ un mètre de diamètre contiennent donc un bon nombre de plants et il est particulièrement désagréable d'en voir disparaître plus de la moitié dès le premier jour.
L'idée est donc d'utiliser un dispositif visant à empêcher l'extraction des jeunes plants. Pour cela, le principe du carcan, simple et efficace, est tout indiqué.

L'allusion à cet ancêtre des menottes n'est-elle pas des plus appropriées dans le cas qui nous intéresse, le vol ?

L'occasion fait le larron
Dans l'exemple d'application de cet article, le bois utilisé provient d'un ancien plancher de chalet. L'expérience se fait donc avec du bois traité en autoclave pour les applications extérieures. Cela est très bien mais n'est pas une exigence fondamentale, l'astuce fonctionne très bien avec du simple lambris déclassé.
Les eboîtures sont en effet nécessaires pour former un panneau à segments dont l'assemblage permettra d'insérer les plants.


Exécution
On commence par percer les parois des jardinières sur des faces opposées de sorte à pouvoir placer des barres de fer parallèles. Pour des jardinières hexagonales pas de problème particulier. Pour des rectangulaires, percer les faces les plus longues. Pour les cylindriques, la difficulté est d'amorcer les trous de manière radiale puis d'orienter le foret pour s'aligner avec une tangente virtuelle de référence. On peut ensuite remplir les jardinières de terre.

Les planches sont présentées sur la jardinière pour déterminer le nombre et dégrossir les coupes.

Les planches doivent être alignées sur un axe perpendiculaire ou du moins le plus différent possible de celui des barres de fer (percages).

Après traçage, les planches sont découpées aux dimensions intérieures de la jardinière. Attention à la conicité, prévoir de prendre les dimensions à la profondeur de pose. Pas assez de jeu, les planches se bloquent trop haut pour passer les barres de fer, trop de jeu et le percage des planche sera difficile.

Ajuster au besoin en ajoutant ou retirant de la terre, placer les barres de fer pour verifier la hauteur.

Les planches découpées et mises en place bien emboîtées, on place dessus les plants alignés sur les jointures.

On prend note de l'agencement pour la plantation. Penser à placer les barres de fer pour éviter de les voir traverser la tige d'un plant !

Les plants sont retirés un par un et un trou est pratiqué à leur emplacement.

Une mèche de 22mm semble correcte pour la majorité des tiges de plantes de jardinières. Le diamètre doit tenir compte de la croissance future de la plante. Une fois tous les trous percés, on trace au feutre un repère en V permettant d'identifier la position de chaque planche, que l'on dépose pour accéder à la terre.

On peut donc passer à la plantation. La première planche est mise en place et on creuse sous le ou les trous pour y glisser le plant. On tasse la terre, on évacue l'excès, et on nettoie la rainure ou la languette pour permettre l'insertion de la planche suivante, et ainsi de suite...

Il est souvent nécessaire de retirer les éclats de bois au cutter pour faciliter l'emboîtement des planches et éviter de blesser les plants.

Derrière les barreaux
Les barres de fer nécessitent une préparation pour assurer le verrouillage du système. Il s'agit de fer à béton dont une extrémité reçoit par soudure un croisillon formant une butée. Cette butée doit être positionnée de sorte à ce que la barre ne dépasse pas à l'extérieur de la paroi.

La barre doit être coupée à une distance de la paroi opposée d'une longueur de deux ou trois fois celle qui dépasse du croisillon. La longueur manquante est remplacée par un bout de tige filetée soudée dans l'alignement et d'une longueur ne dépassant pas non plus l'extérieur de la jardinière mais bien engagée dans l'épaisseur de la paroi.

On visse deux écrous sur la tige fileté et on les emmène assez loin pour pouvoir introduire la tige filetée dans un orifice de la jardinière puis le côté butée dans l'orifice opposé. Les écrous sont alors ramenés contre la paroi et bloqués l'un contre l'autre par un serrage ferme mais sans excès. Il faut deux clés identiques pour déserrer, sinon la barre tourne dans le vide.

La dernière planche se trouve parfois un peu trop basse et il convient d'ajouter de la terre avant le verrouillage pour éviter une faiblesse à cet endroit.
On finit par un copieux arrosage initial.

Après verrouillage, la jardinière se présente ainsi:

Si on tire sur un plant, on l'arrache et il est inutilisable. Si on essaye de bouger les planches, elles sont bloquées par les barres de fer. Si on essaye de tourner les planches, on cisaille la tige des plantes.
Bon, ce ne sont pas des jardinières de haute sécurité, elles n'empêchent pas le vandalisme. Il est probable que par dépit, les indélicats saccageront les plantes, mais au moins ils n'en profiteront pas indûment. Il est certes possible de déserrer les écrous, cela implique une préméditation qui aggrave l'acte en cas de flagrant-délit. Il est également possible de forcer les barres de fer, ce qui ajoute l'effraction au vol. L'arrachage des barres peut être prévenu par l'utilisation d'un diamètre suffisant pour le rendre difficile.
Les planches et les barres de fer sont de préférence camouflés par un paillis en coquilles de noix ou de noisettes (éviter l'écorce de pin trop acide pour les géraniums). L'arrosage se fera ensuite avec un jet en pluie pour ne pas disperser le paillis.
Ici, le paillage est en écorce/fibre de coco.



Les avantages de cette technique sont multiples:
- Dissuasion contre le vol (le message est plus clair si le paillis n'est pas appliqué avant plusieurs jours, le temps que les affreux comprennent que le dispositif leur est destiné).
- Meilleure rétention d'eau grâce à la limitation de l'évaporation.
- Absence d'herbes indésirables par manque de lumière sur le terre autour des plants.
- Le système ne pénalise pas l'arrosage car les planches percées dirigent l'eau directement sur les plants et offrent la même surface de captage de pluie.
- Les éléments sont réutilisables ou peuvent être remplacés pour changer d'implantation. en fin de vie, tout est recyclable.
- Empêche certains animaux de creuser la terre.

Les inconvénients sont peu nombreux mais néanmoins existants:
- Plantation plus longue et demandant plus de préparation.
- Préparation des jardinières et du système réclamant pas mal de métériel.

Le matériel nécessaire pour cette réalisation est relativement important pour un concept aussi simple, d'autant plus qu'il a été entièrement réalisé en extérieur.
Pêle-mêle: scie sauteuse, perceuse, perforateur à béton, disqueuse, poste à souder, groupe électrogène, petit outillage, en plus du matériel et fournitures de jardinage.

Le système peut être adapté à d'autres formes et dimensions de contenants. Pour des jardinières de balcon en plastique, en utilisant des tiges filetés seules mais serrées intérieur/extérieur.


On peut augmenter la sensité de plantation dans les jardinières en utilisant des planches plus étroites et offrant ainsi plus de jointures exploitables. En dehors des largeurs standard de lambris et parquets, il faudra alors réaliser soi-même les rainures/languette, ce qui est une autre histoire...

Si vous expérimentez cette idée, votre avis sera le bienvenu.

Nicolas.
Acheter chinois tue nos emplois.
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