ARTS & MACHINERIES

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Réfection d'une chaise de bureau

02-08-2009 à 13:30:08
Bonjour,

Voici une petite description de la restauration d'une chaise de bureau tout à fait ordinaire.

Il s'agit d'un modèle classique de chaise à roulette, a revêtement en tissu, à structure métallique et capots plastique. Dans le cas présent, utilisé uniquement pour l'exemple, l'état des lieux révèle un tissu sale, une roulette manquante, des vis de fixation absentes.

Pour les vis, il suffira de les remplacer au remontage mais commençons d'abord par le démontage. Les éléments principaux ne tiennent que par des vis, le démontage est jusque là très simple. Un nettoyage à l'eau savonneuse rafraîchit déjà pas mal ces premiers morceaux.

L'assise et le dossier:
Les capots en plastique sont clipsés sur le support rigide. Il ne suffit pas de tirer comme une bête sur les capots, les clips casseraient et cela ruinerait toute possibilité de réparation. Il faut donc écarter avec précaution le capot en observant le dos pour repérer un point immobile indiquant un clip. Parfois, ça vient tout seul, mais la plupart du temps il faut s'aider d'un tournevis pour appuyer sur une des languettes du clip, ce qui suffit généralement à le débloquer.

Nous voici donc en présence du montage du tissu, simplement agrafé.

On retire les agrafes avec un simple tournevis plat ou une lamle de couteau. Une pince peut être utile pour le cas où une agrafe venait à casser. On retire les agrafes, mais on ne retire pas encore le tissu de la mousse et du support.

Dans cet exemple, la mousse présentait des signes de faiblesse par endroits et commençait à partir en miettes. N'ayant pas de mousse sous la main, et voulant garder la forme d'origine, j'ai préféré faire une double enveloppe en feutrine chargée de maintenir la mousse.

On place le tissu d'origine, encore collé à la mousse, sur la feutrine et on trace le contour en dépliant le tissu froissé.
On découpe selon le tracé et on ontient une bonne reproduction du revêtement.

Il n'y a qu'à retourner le dossier avec la mousse préalablement débarrassée du vieux tissu et époussetée sur la pièce de feutrine découpée, mais j'ai cependant un peu triché en pulvérisant sur la mousse une colle repositionnable qui a l'avantage de ne pas durcir le tissu. La feutrine adhére donc gentiment à la mousse, ce qui évite tout risque de glissement.
On place donc le dossier sur le feutrine pour se centrer, puis on retourne le tout pour bien appliquer la feutrine sur la mousse. On part du centre, en appliquant vers les bords. On obtient ainsi la forme exacte des reliefs de la mousse, sans plis.

Il n'y a plus qu'à rabattre la feutrine sur le bord du support en plastique et à l'agrafer. On peut se contenter de quelques agrafes aux points où l'on replie le surplus pour éviter les plis, plus quelques unes pour la solidité.


NOTE:
L'agrafage nécessite une certaine puissance que les agrafeuses mécaniques n'ont pas. Comptez au moins sur une agrafeuse électrique pour maner à bien ce travail car des agrafes mal enfonées ne maintiendraient pas le tissu mais pourraient également être dangereuses sur certaines chaises dépourvues de capotage intégral.

On utilise ensuite le tissu d'origine de la même façon pour tracer le revêtement extérieur, ici de la suédine.


De la même façon, on pulvérise sur la feutrine une pulvérisation de colle repositionnable et on applique la suédine du mileu vers les bords. On rabat le surplus et on agrafe en prenant soin d'éviter que des plis n'apparaissent sur la partie visible.


Le remontage ne présente aucune difficulté particulière. Il faut juste prendre soin à ce que le tissu ne g^éne pas la pénétration des clips dans leur logement et que l'emboîtement sont complet. On remplace les vis manquantes par des équivalents en diamètre et longueur et voilà:




--Message édité par le 02-08-09 à 13:33:09--
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02-08-2009 à 13:30:08
Suite de la rénovation:

Il manquait une roulette sur l'embase à cinq branches. Par un heureux hasard, j'en ai trouvée une perdue dans un local en démolition et qui se trouvait être très ressemblante à celle restantes sur la chaise. Par chance, les roulettes sont relativement standardisées et on retrouve à peu près les mêmes diamètres de roues et de pivot.
Sur cette roulette, le jonc qui maintient le pivot par fiction dans le logement du pied était manquant. Je l'ai remplacé en enroulant quelques tours de fil d'apport de soudure semi-automatique ( les chutes qui restent dans la torche du MIG quand la bobine est vide ). J'ai enroulé assez serré pour que les premières spires prennent la forme au mieux puis ai enlevé tout ce qui était en trop à la pince coupante.

Comme c'était du vite fait, sans aucune mesure, c'était un peu dur à rentrer, mais ça a parfaitement fonctionné, la roulette tient bien !


Quelques commentaires:
Je suis bien conscient que cela représente un certain travail et que la valeur de ce type de chaise fait généralement qu'on les remplace purement et simplement. L'objectif peut être vu autrement que la simple volonté d'économiser sur le prix d'une chaise, d'autant plus que le prix de certaines fournitures diminue l'intérêt purement financier.
On peut considérer que c'est une économie en termes de developpement durable puisque cela évite de jeter du matériel qui peut parfaitement être utilisé encore longtemps.
On peut aussi et surtout considérer que c'est un moyen d'adapter un mobilier quelconque à ses propres goûts. Imaginons par exemple que l'on veuille coordonner ses meubles à une décoration existante, il n'y a pas d'autre façon que de personnaliser la chaise.

Peut-être que cela en encouragera certains à récupérer des chaises "sauvables" au lieu de les jeter, et de se faire plaisir en les personnalisant.

Cordialement,
Nicolas.

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