ARTS & MACHINERIES

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Supports pour extincteurs

08-05-2010 à 10:37:12
Bonjour,

Voici une réalisation sans prétentions, car basique, mais qui présente justement l'avantage de pouvoir être décrite pas à pas et d'aborder différentes techniques de fabrication. Nous allons voir du travail à la perceuse, au touret, au poste à souder, à la presse hydraulique.

Le besoin est de remplacer des supports d'extincteurs trop simplistes ( une simple bande de tôle repliée ) et dont la fixation se fait par deux malheureux trous l'un au-dessus de l'autre. Cela présente le risque d'arracher le support si quelqu'un heurte l'extincteur par mégarde, en particulier s'il est monté sur un mur en plaque de plâtre. Dans le cas présent, c'est tombé sur un enfant, avec deux fractures à la clé !!!
Le plus simple est de rajouter une platine entre le support et le mur, en regardant le support de plus près, celui-ci est jugé tropfin et souple. De plus, son traîtement de surface ne supporterait pas la soudure il est donc préférable de tout refaire, c'est ce que nous allons voir...

Je ne donnerai pas de dimensions car elles n'ont en fait aucune importance, si ce n'est celle de la largeur du crochet pour lequel on reprendra celle de celui d'origine. On en reprendra la forme générale et on le soudera sur une platine carrée, le tout en acier de 2mm d'épaisseur.

Le métal a été récupéré dans les chutes d'une entreprise équipée d'une cisaille guillotine. On y découpe une série de carrés et de rectangles.

Les carrés formeront les platines, on commencera par percer les 4 angles. Pour cela, vu la quantité, pas de traçage mais un calage sur la table de perçeuse:

Avec des serre-joints, on forme un V placé de sorte à ce que le foret débouche dans le trou central ou une rainure de la table de la perceuse. Avec un foret bien affûté, pas besoin de pointer un petit coup avec la pointe et il ne glisse plus.

Après avoir percé cette série de trous, on les évabure avec une fraise à chanfreiner ( voir plus loin ).

A suivre.
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30-01-2010 à 12:32:08
Seconde opération, un perçage au centre des platines.
Le diamètre du trou étnt plus important, le perçage se fait avec un foret à fond plat ( dit aussi foret à dépointer ), reconnaissable à son look de foret à bois, mais tellement rare qu'il faut le tailler soi-même, cesera le sujet d'un autre article...

Bien que l'on utilise un foret à fond plat qui n'engage pas en débouchant comme un foret normal, il se produit quand même pas mal d'efforts qui feraient tourner la pièce si on ne la bridait pas sur la table.

La machine utilisée ici n'est pas équipée de ses accessoires, le bridage est donc bricolé avec une pièce de bobine de câble ! L'écrou inférieur est bloqué dans la rainure avec une tige de métal.
Notez le positionnement par des outils de tour et des serre-joints. Ca n'a pas l'air pro, mais ça fonctionne bien, par contre, ce n'est pas fait pour la productivité...

Si le foret a bien été taillé/affûté, la bavure est très faible ( 0,3mm dans ce cas ). Pour faire propre, où s'il y en a plus, on ébavure à la fraise à chanfreiner. Cette fraise devrait faire partie de tout lot d'accessoires pour perceuses puisqu'elle sert à ébavurer les trous et à noyer les têtes de vis fraisées. Tiens, on comprend mieux leur nom...


Passons maintenant aux rectangles dont nous allons faire les crochets:

Tout comme les platines ( ce qui n'est pas illustré ), on passe un petit coup de meule sur toute la périphérie pour ébavurer les coupes de guillotine.

On arrondit au passage deux angles à une extrémité du rectangle, qui seront saillants sur la pièce finie.


Un coup de brosse métallique rotative pour éliminer les dernières bavures et copeaux de meulage.


A suivre.

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31-01-2010 à 12:21:03
Nous allons maintenant former le crochet.
Si on essayait de le faire par pliage simple, on pourrait faire le premier pli, mais le deuxième serai bien plus compliqué à cause de la proximité du premier. Alors quand on n'a pas une plieuse avec les fers appropriés, on va droit au but: en emboutissant le métal. cettez opération s'appelle le cambrage.

Dans cet exemple, le travail a été fait sur une presse hydraulique. Ce n'est pas une nécessité absolue, même pour du 2mm d'épais: si on n'est pas trop regardant sur l'aspect, on aurait à peu près pareil au marteau.

Les mors de l'étau de fraiseuse ( pour la hauteur des mors ), qui forment la "matrice", sont écartés de l'épaisseur du "poinçon"+2 épaisseurs de tôle+un peu de jeu.


un repère est préalablement tracé parallèlement à un petit bord, qui représente la partie saillante du crochet. L'épaisseur de ce dernier est réglée par l'épaisseur du poinçon, ici un simple plat en ferraille.
Le repère est aligné avec un mors de l'étau, la pièce est placée le plus perpendiculairement possible à l'étau. La rondelle blanche sur la photo est simplement une cale pour compenser la surépaisseur des mors.


Dès qu'on exerce une pression sur le poinçon, les bords libres du rectangle se relèvent, tandis que le fond du crochet s'enfonce entre les mors. En fin de course, les bords sont relevés, plaqués entre le poinçon et la matrice ( le plat et les mors ). Dans cet exemple, la hauteur du poinçon était insuffisante pour obtenir le rabattement complet, le crochet forme donc un V serré plutôt qu'un U. En fait ce n'est pas plus mal pour l'usage prévu, on aura l'occasion d'y revenir...


Les conditions étant ce qu'elles sont dans cet exemple, il se produit un décalage lors du cambrage: le crochet est un peu de travers. Peu importe, on le redresse facilement à l'étau et au marteau.


Le frottement sur les mors de l'étau pendant le cambrage a laissé des marques sur la surface qui sera apparente, on peut les diminuer avec un tank à ébavurer, ou à défaut avec la brosse métallique rotative.

A suivre.

--Message édité par Touche_à_tout le 31-01-10 à 12:36:06--

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03-02-2010 à 06:36:51
Passons maintenant à l'assemblage.

Le crochet est présenté sur la platine, bord à bord. Ce faisant, il couvre le trou central, ce qui présente deux zones qui seront soudées: le bord supérieur pour un cordon sur les épaisseurs, le trou central pour un ou deux points en face arrière.

L'ensemble est bridé avec une pince-étau ou un serre-joint puis soudé à l'arc.


Et on peut ainsi faire de la petite série...


Les soudures sont meulées pour éviter les surépaisseur qui gêneraient la pose, mais pas trop pour ne pas les affaiblir non plus.


Après un sérieux dégraissage à l'acétone, les supports sont peints et suspendus pour le séchage.


La mise en place:
On dépose les supports existants. Selon les endroits, c'est tantôt de la cheville expansible "Molly", tantot de la cheville à visser. Pas étonnant que ça gigote et que ça tombe à force d'être sollicité !


Pas de quoi s'éterniser sur la pose, on présente la platine, on trace les trous au crayon, on perce, on pose les chevilles molly et on visse le support en place.
Une fois terminé, ça donne ça:

Avec ce système, les extincteurs restent dans le passage ( emplacement un peu obligé pour la facilité d'accès ) mais les efforts sont mieux répartis grâce aux 4 points d'ancrage au lieu de 2, qui sont beaucoup plus écartés et évident donc l'effet de levier qui finissait par cisailler le plâtre.

Pour la fiabilité, c'est nettement supérieur dans les matériaux tendres. Par contre, c'est effectivement beaucoup plus long à fabriquer et donc plus cher. Je comprends le fabricant d'extincteurs qui ne veut pas alourdir son prix dd vente pour rester compétitif, d'autant plus que les supports simples conviennt parfaitement dans les murs "en dur". Cet article ne propose donc qu'une alternative pour les cas sensibles et ne remet pas en cause la validité du produit commercial dans son intégralité. Peut-être qu'un avertissement et/ou des conseils de pose devraient être ajoutés, à moins que la solidité des fixations ne devienne un critère obligatoire pour les contrôles périodiques des appareils...

Dernier point:
Les crochets doivent-ils être droits ou légèremet inclinés ?
- Les deux !
Dans le cas des extincteurs à poudre, le réservoir porte une patte soudée et assez haute dont l'ouverture ne tolère que peu d'inclinaison. Pour éviter tout risque de décrochage difficile, il vaut mieux rabattre le crochet parallèlement à la platine.
Pour les extincteurs au CO², le goulot porte une patte de relativement faible épaisseur pour laquelle l'inclinaison du crochet facilite l'extraction. Dans le "feu de l'action", c'est toujours ça de pris, même si un crochet à plat fonctionne aussi bien.


Voilà, ce n'est pas d'une technicité exceptionelle, mais ça m'a permis de présenter l'enchaînement d'opérations de bout en bout, le respect de l'ordre de certaines opération étant perfois aussi important que la qualité des opérations elles-mêmes...

Merci et à bientôt.

Nicolas.


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03-02-2010 à 09:43:26
Bravo Nicolas pour le Tutoriel .

petite question : Une soudure par point du crochet sur la platine aurait pu etre une solution ?

A bientot

Eric

[glow]Silence ! Je tourne .[/glow]
03-02-2010 à 12:43:04
Bonjour Eric, merci.

Oui, bien sûr, la soudure par point aurait pu convenir pour qui peut être sûr d'avoir la puissance nécessaire pour obtenir des points fiables. La seule difficulté résiderait dans le positionnement des points qui serait limité à la partie libre du crochet ( passage des électrodes ).

Dans l'absolu, on peut y aller à l'électrode enrobée comme ici, mais aussi au semi-auto ou même en brasage. Ce dernier nécessite cependant une chauffe plus longue avec risques de déformation.
L'important dans cette application est la fiabilité pour garantir une parfaite tenue.
J'aurai pû dire que j'ai choisi l'arc pour faire simple, mais pour être honnête, j'ai surtout dû faire avec le matériel qu'on me prêtait ici et là. Sinon, c'est vrai que cette réalisation est accessible aux bricoleurs ayant relativement peu de matériel; les équipements de base suffisent normalement.
Après, ça peut en inspirer certains pour accrocher autre chose...

A bientôt,
Nicolas.

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13-02-2010 à 12:49:36
Bonjour,

Je reviens pourune précision sur la peinture: j'ai utilisé des aérosols de peinture blanche satinée de marque distributeur Bricorama.
Je dois dire que j'ai été fort déçu. La buse de pulvérisation crache un jet grossier, la valve ne permet aucun réglage de débit, la peinture est très peu couvrante ( même après 3 couches ), quant à l'aspect satiné, il s'est révélé tout simplement mat !
Vous comprendrez donc que je ne peux que déconseiller cette marque qui ne se distingue même pas par un prix spécialement attractif, d'autant plus qu'il n'y a pas d'autre choix en magasin...
Ah, rien ne vaut la peinture au pistolet, hein ?

Cordialement,
Nicolas.

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19-03-2010 à 22:18:49
Salut

et oui et pourquoi souder??

2 traits de scie, un zig, un zag et hop..

et puis, la fixation au mur même en placo qui ne tient pas c'est le gugus qui fait la pose qui ne sait pas bosser!

et oui dans le placo, ils mettent un coup de tournevis pour le trou (tu vois par toi même l'explosion du placo a l'arriere)
et une cheville pseudo molly qui démoly tout... et ne peut en aucun cas tenir

certains devraient apprendre a bosser avant de causer il me semble!!
20-03-2010 à 08:37:51
Bonjour,

La soudure s'est imposée pour la solidité. Les supports étant posés dans un groupe scolaire, et leurs prédécesseurs ayant prouvé leur faiblesse, la municiplaité exigeait des garanties de sécurité.
Outre le fait que certains extincteurs sont exposés aux bousculades dans les couloirs, on ne peut pas éviter une certaine dose d'inconscience dans les jeux des enfants.
Le monde est ainsi fait que pour rassurer parents et enseignants, il fallait faire montre d'une solidité renforcée.
La soudure est ici un gain de temps considérable par rapport à la solution du vissage crochet/plaque, ainsi qu'un gain de place car rien ne dépasse.

Les nouveaux supports ont été posés en respectant les matériaux: perçage au foret à béton et chevilles Molly originales.

On ne peut jamais être sûr de rien, mais on peut supposer qu'avec 4 fixations par platine, mieux installées, la résistance doit être bien meilleure. En tout cas, cela suffit à prouver la prise en compte de l'incident de départ et les actions de sécurisation entreprises.

En ce qui concerne les chevilles molly et leurs copies, je dirais qu'en plus de la préparation des trous, l'expansion des chevilles est plus importante que leur origine.
1 il faut bien choisir leur longueur pour ne pas défoncer la paroi en s'appuyant sur le mur derrière ( ou traverser la double cloison avec la vis ).
2 il faut disposer d'une pince de bonne qualité et en bon état. Les pinces habituelles sont en tôle pliée d'épaisseur insuffisante, ce qui cause une déformation importante qui, en plus du risque de blessure, engendre une expansion irrégulière et surtout désaxée.
Il existe certaines pinces dont la fourche est renforcée et qui facilitent le travail. Reste à prendre le temps de le faire correctement...

Cordialement,
Nicolas.

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08-05-2010 à 10:37:12
Bonjour,

J'essaye d'illustrer le cambrage du crochet avec une petite vidéo :

Malgré de nombreux essais, je n'ai pas réussi à améliorer la vidéo. Si je l'éclairci, le son disparaît... si quelqu'un connaît une combine pour convertir des fichiers 3GP d'un téléphone portable et de les améliorer, je suis preneur ( j'ai essayé une conversion en ligne puis des retouches avec Magix, sans résultat probant ).

Bien cordialement,
Nicolas.



--Message édité par Touche_à_tout le 08-05-10 à 10:40:28--

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